Mire-âge
De nombril en nombril,
le monde accouche de lui même.
Cela faisait une longue et grande heure que la discussion allait de niaiseries en futilités, d’artifices en insignifiances.
Un soliloque à deux, chacun jouant à son tour le miroir avantageux qui laisse penser à celui qui se mîre que toutes les grâces sont dans sa nature.
Soudain, venant troubler un si parfait mirage, une enfant fait son entrée dans le manège.
Un temps s’écoule avec difficulté, aucun ange ne s’y risque.
Sans aucune magie dans le pas, trois fois cent-trente kilogrammes pénètrent par trois portes différentes et emmènent l’amas de terreur qu’est devenue la jeune servante.
Le plus gros des deux discoureurs, qui était également le maître des lieux, demande :
Un second serveur entre dans la pièce.
Un homme au front plus grand que la main entre en courant presque et dépose une mallette sur la table d’or.
En se tournant vers Mr Lagrandinepsie.
Acquiescement de Kippenssa.
Bien. Maintenant je pose la question : le transfert d’un cerveau sur un autre corps, est-ce une greffe de cerveau ou bien une greffe de corps ?
Imaginez que l’on greffe votre cerveau sur un autre corps, plus jeune, plus beau, plus fort…Votre cerveau devrait avoir d‘énormes difficultés à gérer cette transition aussi totale. Bien évidemment, les mots sont faibles pour exprimer une telle révolution. Imaginez maitenant qu’il y a environ vingt ans, on ait tenté un clonage sur votre personne. Lors de la même greffe de corps, votre cerveau devrait éprouver beaucoup moins de difficultés dans la gestion de ce transfert. Car, même si par le renouvellemement des cellules, le corps que vous étiez à vingt ans est complétement différent de celui que vous avez aujourd’hui, et même si ce clone n’a pas vécu tout à fait la même chose que vous, cela facilite grandement la chose.
Bien maitenant regardons Mr Caesar… dont le corps a coûté à ses parents la moitié du prix d’une mission Appolo, son corps est donc parfait, son clone le sera et l’est. Ainsi, c’est sur sa personne, à sa demande évidemment, que nous allons tenter la chose pour la première fois.
Ajoutons, pour finir, que le cerveau est un organe qui vieillit dans des proportions et une vitesse moindres par rapport aux autres.
Clap, clap, clap.
L’opération s’était déroulée dans les meilleures conditions, et pour le docteur Kippenssa, elle devenait le reflet de son incommensurable talent. Cependant, certains détails le tourmentaient : que se passerait-il lors de la première confrontation de Casear, avec son image dans le miroir ? Au réveil, il se peut que le patient subisse une sorte de renaissance ; peut-être même une ré-individuation, et psychologiquement, cela pouvait être dommeagable. Ainsi, il avait donné pour consigne que le patient ne devait en aucun cas pouvoir se rergarder dans une quelconque surface réfléchissante !
Au second matin, Casear, n’y tenant plus, désireux de contempler son ultime victoire, échappe à la surveillance de ses gardes du corps, trotte précieusement jusqu’aux toilettes du personnel les plus proches et s’approche du lavabo.
Lentement d’abord, puis avec nervosité ensuite, il remonte son regard sur le sien. Là, de la même façon que lorsque l’on approche un micro d’un amplificateur, un effet de larcen s’abat sur son esprit. Il s’écroule, froid avant d’avoir touvé le sol. Mort cérébrale. Une Overdose de Vanité.
FIN
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