Cette page est référencée dans ce qui est certainement le meilleur site de Psychologie Sociale sur le web en langue française (de l'actu (thèmes de recherche + séminaire + colloques), quelques explicitations de notion et un un annuaire).

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Cette page représente l'une de mes rares connaissances qu'il me semble nécessaire de vous faire partager.

Le texte qui suit est le fruit des notes que j'ai pu prendre à l'occasion des cours de Mr Guimond Serge (cours de maîtrise de notre gentil professeur à l'université Blaise Pascal de Clermont Ferrand).

Le cours se compose de 12 séances de 2h, ainsi les quelques 100 lignes qui suivent ne sont qu'une pâle synthèse...

 

L'intérêt de ce qui suit:

Les conflits inter groupes, tous le monde en parle, mais qu'en pensent les scientifiques?

 

 

Psychologie Sociale des conflits inter groupes

 

Quelques concepts clés: 

* Relation inter groupe: Tous les aspects de l'interaction humaine qui impliquent des individus se percevant comme membres d'une catégorie sociale, ou étant perçus comme appartenant à une catégorie sociale. Taylor et Moghadam 1994.

 

* Classification des conflits:

- le conflit est un état d'hostilité, d'antagonisme: le conflit réel

- le conflit est une situation d'hostilité, d'incompatibilité ou de rareté (des ressources)

 

* Classification selon la nature des protagonistes qui s'affrontent:

  Conflit intrasystème Conflit intersystème
Niveau inter individuel  Intra personnel 1  Inter personnel 2
Niveau collectif  Intra-national 3  Inter-national 4

Galtung 1965

Exemple pour le type :

  • 1 décision personnelle
  • 2 époux/épouses
  • 3 hostilités entre joueurs d'une même équipe
  • 4 syndicats /patronats

 

 

Cette mise en perspective peut sembler trouble (elle l'est sûrement, mais sera toutefois très utile par la suite).

Pour comprendre les lois et théories qui régissent les conflits sociaux, la meilleure approche est (là aussi) de s'appuyer sur l'historique de la connaissance attachée à ce domaine. Ainsi notre plan sera de regarder ce qui se passe au début du siècle lorsqu' Einstein demande à Freud "quelles sont les causes de la guerre, y a-t-il une pulsion fondamentale de l'agression?" Le second chapitre sera consacré aux explications basées sur une approche intergroupes des conflits, pour finir par ce qu'il se doit d'être appelé la perspective sociétale.

 

Plan

I Les théories individualistes

II Les théories intergroupes

III Les théories sociétales

 

 

I Les théories individualistes

       A la question d'Einstein, Freud répond par l'affirmative. Oui il existe un instinct agressif chez l'homme, le comportement de l'individu est guidé par deux instincts: c'est la théorie: Eros contre Tanatos, où Eros est l'instinct de vie et Tanatos celui de mort.

En l'être humain, ces deux là s'affrontent; et, pour se vider, de cette envie de destruction, plutôt que de s'autodétruire, l'homme s'en prend à son prochain. "Il faut que cela sorte..."

Cette explication place la cause des conflits dans la nature même de l'individu, ce sera le leitmotiv conceptuel de la première moitié de notre siècle.

La remise en question: Kuo (1938) comportement de chatons/chasse

- si les chatons sont élevés seul 45% chassent

- si les chatons sont élevés avec la mère 85% chassent

- si les chatons sont élevés avec des rats 17% chassent

Ici ce serait l'explication en termes d'environnement social et d'apprentissage qui primerait.

 

Par la suite un ensemble de théories plus ou moins inspiré par les prédicats de Freud vit le jour.

         En 1950 Adorno propose "la théorie de la personnalité autoritaire", la violence est due à un trait de personnalité. Un trait de personnalité qui va devoir être conceptualisé. Il en découlera une multitude d'échelles censée le mesurer:

L'echelle A mesure l'antisémitisme

L'echelle E mesure l'ethnocentrisme

L'echelle F mesure l'autoritarisme: (l'éducation reçu dans un environnement stricte entraine l'individu dans un respect (excessif) des parents et de toute forme d'administration. Par la suite les pulsions aggressives refoulées n'ont d'autres choix que de se reporter vers un autre groupe cible (projection).

 

Toutes ces échelles sont correlées entre elles mais toutes comportent des biais. Bien sûr cette conception est criticable sur les faits que dans le temps cela ne devrait pas évoluer et qu'elle ne tient pas compte de l'effet de l'environnement.

 

     En 1939 Dollars, Doob et Millet propose la théorie de la Frustration/Aggression. Quand un individu est empêché d'atteindre le but qu'il s'était fixé, la frustration qui en découle augmente la probabilité pour cet individu d'avoir un comportement agressif.

En laboratoire Kulik 1979: un étudiant est chargé par calling de vanter les mérites d'un don pour une bonne cause. Trois situations, l'étudiant essuie un refus pour une cause:

- non appropriée (refus illégitime)

- de chomage (refus légitime)

- d'imconpétence de sa part

C'est dans la cas où le refus est perçu comme illégitime, que la pression exercée par l'étudiant sur le téléphone (on mesure réellement la pression de la main de l'étudiant sur le combiné du téléphone), est la plus forte.

C'est l'hypothése du bouc émissaire, censée expliquer la montée nazi dans le peuple allemand dans les années trente.

De la même façon il était possible de prédire le nombre des agressions envers les Noirs à partir du cours du coton.

Von Newmann & Morgesten 1947 proposent leur désormais célèbre " théorie des jeux" appliquée au comportement humain, censée quantifier les possibilités logiques qui s'offrent aux décideurs. Ainsi il sera démontré que le seul but de l'individu est son intérêt personnel (avec peut-être une possibilité de modération en cas de communication (entre les béligérants).

Ces théories considèrent toutes que l'individu est la seule unité de reflexion possible, le groupe n'est rien de plus que la somme des individualités qui le compose. Cette approche fut l'apanage de la première moitié du siècle. Elle est encore trés vive aux USA; alors que le courant de pensée européen se dirigerait plus vers une conception inter-groupes de ces conflits ou le groupe (le tout) est donné comme supérieur à la somme des individus qui le compose (à la somme des parties).

 

 

II Les théories inter-groupes

Dans les années 70, la psychologie sociale européenne tente de s'émanciper de la pensée individualiste.

Ce fut tout d'abord Shérif 1954 qui va montrer dans une expérience trop longue à relater ici, que les conflits entre les groupes sont basés sur un conflit d'intérêt: Deux groupes en compétition pour une même ressource. Un ensemble d'enfants est partagé en deux groupes, on organise un jeu compétitif, très vite l'ambiance du camp tourne à la mini-guerre.

Puis arrive l'une des théorie qui demeure l'une des plus pertinente:

"La théorie de l'identité sociale". Son but était de définir les conditions minimales de la discrimination. Pire que toutes les attentes il fut montré que le simple fait de partager un ensemble de personnes ne se connaissant pas en deux groupes distincts sur la base d'un simple tirage au sort pouvait suffir à produire de la discrimination. C'est ce qu'on appelle le Paradigme des Groupes Minimaux.

Ici, c'est le besoin d'avoir une identité sociale positive qui dirige le comportement des individus. Ce besoin est comblé en se comparant de manière descendante avec d'autres groupes de statut inférieur. De plus les individus ne recherchent pas forcément le gain maximum pour leur groupe mais surtout la maximisation de la différence.

 

Autre hypothèse: la similitude des croyances. La discrimination est déterminée par les appartenances et par une différence au niveau des croyances. La similitude des croyances produit des comportements réciproquement positifs par la seule raison du caractère de validation que cela produit. Alors que le désaccord produit de l'hostilité car il implique une menace sur la validité du système de croyance. (e,g.les homosexuels par leur simple présence mettent en péril les valeurs familiales...)

Et encore: La théorie en 5 stades.

Stade1: relation intergroupes stratifiée. Deux groupes A et D. A>D . L'appartenance est basée sur ce que l'on est, et les frontières entre groupes sont imperméables. Seule la comparaison inter- individuelle est reconnue.

Stade 2: idéologie individualiste. L'appartenance est basée sur ce que l'on fait (méritocratie), les frontières s'ouvrent et il est possible de passer d'un groupe à un autre.

Stade 3: la mobilité sociale individuelle. Les membres du groupe D (désavantagé), font des efforts pour être inclus dans le groupe A. Les plus talentueux le tente avec plus de persévérance, ils en sont plus proches et le type d'attribution causale du stade 2 l'encourage. La réussite de quelques uns de ces talentueux fournit un très bon moyen de maintenir le système déjà en place.

Stade 4: la conscience sociale. Les membres les plus talentueux de D ne réussissent pas forcément, mais il va bien falloir qu'ils attribuent cet échec. Dans ce cas par le fait d'un biai d'autocomplaisance, l'attribution de l'échec va se faire au groupe A.

Ainsi la seule façon d'envisager une amélioration individuelle est l'amélioration collective.

Stade 5: l'action collective.Décision d'améliorer le sort du groupe D par ses membre. La comparaison intergroupes arrive et crée de la compétition intergroupes.

Trois issues sont alors possibles: pas de changement dans la position respective de chaque groupe (retour stade 2),

 

 

 

  III Les théories Sociétales

 

 

 

 

Ethnocentrisme: fait de considérer son groupe comme; le centre du monde, un étalon permettant l'évaluation des autres groupes , évidemment supérieur à tous les autres. Summer (06)

Attribution (causale).Il existe deux grandes manières d'attribuer une cause à un évènement ou un comportement:

interne: j'attribue à l'auteur d'un comportement les causes de ce comportement

externe: j'attribue à la situation les causes ...

 

 

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